Marie-Astrid a débarqué en Australie avec un Working Holiday Visa et son backpack de 24 kg. A la fin de son premier visa, elle a tout de suite enchaîné avec une deuxième année de WHV. Et elle ne compte pas s’arrêter là. Son but est de décrocher le 3ème WHV pour une année supplémentaire en Australie. A 25 ans, elle a déjà effectué autant de jobs que de voyages dans ce grand pays. Nous l’avons contactée pour qu’elle nous fasse part de son aventure, marquée par une soif de découvrir et d’apprendre. Elle nous raconte tout dans cet article.

Pourquoi être venue en Australie ?

« J’adore la France, c’est mon pays, ma culture, mes habitudes, mon climat. Mais j’avais besoin justement de sortir de ma zone de confort. Je ne parlais que peu anglais et il y avait donc un risque d’échec, mais finalement ce risque n’était que financier.

Alors fin août, j’ai décidé de postuler pour mon WHV que j’ai obtenu en septembre. Entre-temps, je suis partie une quinzaine de jours faire Montréal, Québec, Toronto et New York. Puis j’ai décollé pour Brisbane le 2 novembre, et se fut l’une des meilleures décisions que j’ai prises en 25 ans. »

Qu’est-ce que tu faisais avant l’Australie ?

« Je terminais mon master de ‘responsable performance industrielle et innovation’ que je suivais en alternance. Je travaillais donc dans la gestion de projets en industrie. Cela impliquait de participer à l’amélioration continue, de travailler sur l’optimisation des process et de la performance, et également de veiller aux bonnes conditions de travail des ouvriers. Voilà mon dernier poste en France avant de partir pour l’Australie.

Avant ça, j’ai travaillé pendant plusieurs années en logistique (distribution), un secteur que j’aime beaucoup aussi. J’avais une vie normale de femme de 24 ans, le travail, la famille, les amis, le sport… un beau quotidien ! »

Qu’as-tu fait comme jobs jusqu’à présent ?

« J’en ai fait pas mal, en fonction des villes où j’étais et des possibilités qu’elles offraient. Je vous donne un aperçu de mon parcours depuis le début de cette aventure. »

Cardwel : HelpX sur un chantier naval

« Avec ma travelmate Heloise, que j’ai rencontré à Brisbane 3-4 jours après mon arrivée, nous avons aidé le propriétaire d’un bateau à poncer et peindre la coque de son catamaran. Ça a duré 10 jours, sous 40 degrés, à dormir dans un bateau sans climatisation parqué sur du bitume. Je vous laisse imaginer la chaleur. Mais on avait notre lot de consolation : 6 manguiers à deux pas du chantier… je n’ai jamais mangé autant de mangues de ma vie !

Après toutes les rénovations effectuées, nous avons pu mettre le catamaran à l’eau, such a good experience! Je n’avais jamais participé à ça avant, c’est ultra précis et impressionnant. Puis ensuite 4 jours à naviguer sur la grande barrière de corail… que demander de plus ? Au programme : snorkeling avec des tortues, de nombreux poissons et des requins ; visites d’îles tropicales ; barbecues avec des poissons frais, et mal de mer pour ma part (mais seulement le premier jour… ouf!). »

Cairns : Travail dans une auberge de jeunesse

« 3 jours par semaine, on devait distribuer des flyers et promouvoir les soirées au lagoon, puis les animer le soir (jeux de fléchettes géants, beer pong, etc.). En échange, on avait les nuits et les repas du soir offerts. »

Perth : Cleaner de décembre à janvier

« En me rendant à Perth, je savais que j’allais devoir me lancer, décrocher mon premier travail rémunéré en Australie. J’avais un peu la pression car je suis arrivée en Australie avec un niveau d’anglais très faible (voire inexistant). Heureusement, je suis challengeuse, optimiste et surtout je n’attends pas que les choses arrivent d’elles-mêmes.

Résultat : ça a payé ! Arrivée à Perth à minuit, nuit à l’aéroport, entretien d’embauche à 14h, et je commençais à bosser le lendemain matin 8h. Je travaillais pour une société de cleaning, et le soir je faisais le ménage à mon backpack pour payer mon logement. Ce qui me faisait des semaines de 70h de travail, presque 7j/7 toutes les semaines. Mais grâce à ça j’ai pu financer mes 2 mois à Perth et les 2 mois de trips et de voyages qui ont suivi. »

Cleaning job Marie-Astrid

Queensland : L’Etat où j’ai fait mes 3 mois de ferme

« J’ai travaillé 1 mois et demie dans une veggies farm : picking et packing de pumpkins et melon. Puis 1 mois et demie dans une cattle farm : déplacer les troupeaux de bovins de champs en quads et buggy, chevaux pour certains et on a même assisté à la méthode hélicoptère. J’ai aussi travaillé à la rénovation de clôtures : faire du ciment, tirer des barbelés, conduire des tracteurs, des engins de chantiers et des camions. Ensuite, je suis partie 3 semaines dans une scierie où j’ai emballé du bois. Et j’ai terminé mes fermes dans une diary farm : gestion des troupeaux à moto et en quad, traite des vaches à 3 et 4h du matin et travaux agricoles divers.

Fruit picking Marie-Astrid

Il m’a fallu environ 4 mois pour faire mes 3 mois de fermes, car les calculs pour les jours sont contraignants alors si j’ai un conseil pour ceux qui veulent leur deuxième année : N’attendez pas les 3 derniers mois pour vous lancer. Je fais partie de ceux qui ont fait leurs trois mois rapidement. Je connais des backpackers qui y ont passé 7 mois car les saisons étaient courtes ou parce qu’ils obtenaient peu d’heures.

Le mois de septembre m’a permis de faire le point sur mes objectifs. Afin de rester active, j’ai accepté un travail de nettoyage de camions. C’était pratique car je travaillais 12h/jour (je suis même montée à 16h en une journée : 6am-10pm) mais seulement 3-4 jours par semaine. Ça m’a laissé le temps de m’occuper de tout mon administratif, de profiter de mon entourage à Brisbane et de faire le point sur mes 11 mois en Australie.

Du coup, j’entame ma deuxième année le mois prochain car j’ai obtenu mon second visa.
Aujourd’hui, je me suis installée à 1h30 de route de Brisbane où je travaille en usine et ce jusqu’à ce que je décroche une bonne opportunité pour faire mes 6 mois de ferme (visant l’obtention de mon 3ème visa). Je ne m’inquiète pas, ça va le faire ! »

Comment as-tu fait pour trouver autant de jobs différents ?

« A force de volonté et de détermination. Je ne lâche pas le morceau, j’ai besoin de travailler donc je me déplace et je me vends, il n’y a pas de secret ! Ce n’est pas en attendant sur les groupes Facebook de backpackers qu’un job va te tomber dans les bras. Non, il faut se bouger. Certain disent qu’un mauvais anglais est un frein. Je conseillerais de commencer comme moi avec des Helpx, des jobs sans rémunération, ça donne confiance pour se lancer dans la vraie vie active australienne par la suite.

Ensuite, pour certains métiers (en usines ou entrepôts notamment) j’ai un avantage car j’ai un bagage de 5 ans dans ce milieu en France. Donc n’hésitez pas à mettre vos expériences françaises en valeur ! Et si j’ai un conseil à donner, c’est : soyez sociables. Je vais facilement vers les gens, même parfois au culot dans la rue, à la plage, au restaurant, à l’aéroport, etc. Et les résultats sont là… c’est comme ça que j’ai développé mon réseau.

Ce réseau m’a permis de décrocher des emplois et de bénéficier de coups de pouces par moments (prêt de voitures, hébergement, conseils, etc.). Mais il me permet SURTOUT de me sentir entourée chaque jour et à ma place en Australie. J’ai même mes « parents adoptifs » à Brisbane. J’ai fait des rencontres merveilleuses en Australie, des gens qui font aujourd’hui partie intégrante de ma vie.

Je ne remercierai jamais assez toutes ces personnes qui m’ont fait vivre des expériences inoubliables, qui m’ont fait grandir. Et ceux qui sont encore là à mes côtés aujourd’hui, qui font de ma vie en Australie quelque chose d’extraordinaire et qui me font m’épanouir ! »

As-tu eu l’occasion de voyager quand même ?

« Un peu mon n’veu ! Je suis partie de Brisbane à Cairns en van avec Heloise (Jaqueline pour les intimes) que j’avais rencontrée à Brisbane. La semaine d’après, on sautait dans le van et on partait sur la route sans trop de plans. Et on s’est régalées ! Au programme : plages, randonnées, saut en parachute, etc. »

En janvier, j’ai rencontré Laure (Jaquotte pour les intimes) à Perth et ça a été le début d’une grande histoire. Nous sommes parties avec Laure, Heloise, Clement et moi-même en 4×4 jusqu’à Melbourne.

Je suis restée à Melbourne pendant 3 semaines, puis je suis partie rejoindre un de mes meilleurs amis et une amie en Thaïlande pendant 1 mois. Nous avons remonté le Nord en partant de Bangkok (Ayuttaya, Sukhothai, Pai, Chiang Rai, Chiang Mai) puis nous avons fini notre séjour dans le Sud. On a passé 1 jour a Phuket avant de fuir à Kohlanta où l’atmosphère était bien meilleure.

Après la Thaïlande, j’ai atterri à Sydney où j’ai séjourné pendant 1 semaine avant de repartir à l’aventure avec Jaquotte, direction Brisbane à bord de Jacky (son 4×4). On était en avril, et il était temps pour nous de commencer notre travail en ferme !

Mon dernier voyage en date fut les Fidji’s au mois de juillet. Nous y sommes parties 3 semaines avec Jaquotte, Florian et Arthur (deux amis rencontrés durant les fermes). »

Quel a été ton meilleur souvenir pendant cette première année de WHV en Australie ?

« Difficile de n’en choisir qu’un seul… J’ai envie de parler de toutes les rencontres que j’ai faites, toutes ces personnes merveilleuses qui ont participé à mon bonheur ici. Et toutes celles qui continuent encore aujourd’hui à me donner le sourire chaque jour. Je pense notamment à Jaquotte, avec qui j’ai partagé 6 mois de voyage 24h/24. Je pense aussi à ma ‘famille adoptive‘ australienne qui est un pilier important pour moi ici, et à ma girlfriend qui est un véritable rayon de soleil pour moi.

Si je dois choisir un seul souvenir, ce serait le jour où j’ai rejoint un de mes meilleurs amis (de France) en Thaïlande, après 5 mois sans l’avoir vu. On a passé 1 mois à voyager en bus, scooter, bateau, etc. C’était magique !

En un an, j’ai cumulé des milliers de souvenirs merveilleux et ce n’est pas fini. Beaucoup de choses sont à venir, et cette perspective me remplit de joie. 2020 promet d’être AMAZING ! »

Comment envisages-tu cette seconde année de PVT ?

« Avec beaucoup d’enthousiasme, car j’ai encore beaucoup à vivre ici en Australie !

Pour obtenir le troisième WHV, les démarches sont exactement les mêmes que pour le deuxième, hormis que ce ne sont pas 3 mois mais 6 mois de travail en ferme qui sont nécessaires. Cela représente 179 jours précisément.

Et je compte bien profiter à fond de cette deuxième année. J’ai déjà 2 voyages de prévus, dont un booké. Il faut juste savoir s’organiser, ne pas avoir peur de se donner à fond et avoir de la volonté ! Je ne dis pas que c’est easy tous les jours, mais juste que les choses sont plus simples quand on est convaincu que ça va fonctionner. »

Recommanderais-tu le Working Holiday Visa ?

« Oui, sans hésiter. Je le recommande à tous ceux qui souhaitent voyager ou travailler à l’étranger, ou bien les deux. Personnellement, je pense avoir de la chance d’avoir accès à ce visa. Ce n’est pas aussi facile pour toutes les nationalités malheureusement…

Pour ma part, ce fut un super investissement. Et comme vous avez pu le comprendre, je cherche aujourd’hui des solutions pour rester, et obtenir ma résidence permanente un jour (fingers crossed) ! C’est l’objectif, plus qu’à trouver un sponsor. D’ailleurs, si jamais vous entendez parler de quelque chose dans le Queensland… vous savez où me trouver 😉 »

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui hésite à partir en WHV en Australie ?

« Si il y a un seul risque, il est financier. Ayez assez d’argent pour vos billets d’avion, votre visa et votre assurance voyage. Est ce que ça vaut le coup de se lancer ? Je pense que oui. Si tu as vraiment le désir de tenter l’expérience, alors fonce ! Je me suis toujours dit que dans le pire des cas je préférais avoir perdu de l’argent mais ne pas avoir de regrets, plutôt que de passer ma vie à me demander ‘et si j’étais partie ?’.

Dites-vous une chose : certes l’Australie est au bout du monde, mais il n’y a que 25h de vol qui vous séparent de la France. Alors ayez en tête qu’en cas d’urgence, vous partez le lundi et vous êtes de retour à la maison le mardi avec les chocolatines (désolée je suis du sud-ouest 😜) et les croissants ! »

Témoignage de Marie-Astrid

Profil Instagram : @marie_worldmap

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