Il arrive souvent de voir des kangourous percutés par des voitures ou camions sur le bord de la route en Australie. Parfois, ces kangourous peuvent être porteur d’un bébé. Dans cet article, vous trouverez les informations nécessaires pour sauver un bébé kangourou dont la maman a été percuté. Vous trouverez également le témoignage de Diane sur le sauvetage d’un bébé kangourou orphelin. Elle vous raconte comment une simple journée de road-trip est devenue une des plus mémorables expériences de son séjour en Australie et possiblement de sa vie.
Au sommaire
Que faire lorsqu’on trouve un bébé kangourou orphelin ?
Réperer les animaux percutés
Il est courant de voir des carcasses d’animaux sur le bord de la route. En effet, les kangourous ou même wombats et koalas sont parfois percutés par des voitures. Il est possible que les kangourous renversés soient des femelles avec un petit dans leur poche. Sachez que parfois les gens vérifient les animaux percutés. S’ils ont été vérifiés, ils sont ensuite marqué à la bombe, dans ce cas, cela signifie que l’animal ne portait pas de petit dans sa poche.
Donc si vous voyez un animal percuté sur le bord de la route, si vous le pouvez, arretez-vous pour vérifier qu’il n’y a pas de bébé dans la poche.
Voici une liste des refuges animaliers Australiens, dans chaque état. Nous vous recommandons de la sauvegarder quelque part, voire de faire des captures d’écran à garder dans votre téléphone.
La procédure à suivre pour sauver le bébé
Selon le magazine Australian Geographic, voici la marche à suivre pour secourir un bébé kangourou orphelin :
- Appelez l’association la plus proche géographiquement, ou des organisations nationales comme WIRES ou Wildlife Arc. Elles sauront vous aiguiller pour savoir à qui le confier. A défaut de refuge proche, amenez-le chez un vétérinaire.
- Extrayez le joey de la poche avec délicatesse pour ne pas le blesser ou le stresser. Positionnez le corps de la mère avec l’ouverture de la poche vers vous. La poche nécessite des ciseaux pour la couper. Positionnez toujours votre main entre les ciseaux et le joey.
- Une fois la poche suffisamment ouverte pour extraire le petit, mettez d’abord votre main au fond pour sentir le museau du joey et trouver la tétine qui l’alimente. Pincez-la avec deux doigts et coupez-la doucement. Maintenez-la dans sa bouche si possible, en évitant à tout prix qu’il ne l’avale. S’il la lâche, tant pis, laissez la tétine tomber. Si vous n’avez pas de ciseaux, retirez très doucement la tétine de sa bouche car cette action peut endommager sa bouche.
- Ne nourrissez pas les bébés, de quelque espèce qu’il soit, wombat, wallaby, kangourou ou diable de Tasmanie. Chacun nécessite un type de lait différent. Lui donner autre chose pourrait tout simplement le tuer.
- Enveloppez le joey dans une couverture ou des tissus le plus moins irritant possible, qui le tiendront au chaud, et si possible dans l’obscurité.
- Emmenez-le joey au refuge ou chez le vétérinaire le plus proche.
Retour sur l’expérience de Diane
Tout a commencé avec une nuit de camping tout à fait banale, dans un endroit pas du tout banal : le Kangaroo Sanctuary d’Agnes Water. Il s’agit d’un refuge pour oiseaux et kangourous, perché en haut d’une colline, offrant la possibilité de nourrir les kangourous. Ils raffolent des patates douces ! Mon amie et moi-même avons pu observer des joeys de près et nourrir leurs mamans, c’était une expérience incroyable ! Nous avons également pu discuter avec le généreux propriétaire, un autre héros des kangourous ! Celui-ci nous a parlé des locaux qui ne sont pas de son avis, des gens qui lui ramenaient des joeys, des kangourous renversés par accident ou volontiers par les riverains. Nous sommes reparties encore plus sensibilisées et avec une vague idée du sauvetage de kangourous. Nous avons repris le cours de notre road-trip le long de la côte Est et continué de grimacer à chaque carcasse croisée.
Précisément 5 jours plus tard, nous remarquons une carcasse qui était toute proche de la route et qui avait l’air encore fraîche. Sûrement poussées par la curiosité, nous avons décidé de faire demi-tour pour nous arrêter et vérifier. Une simple décision qui peut changer beaucoup de choses.
L’arrivée sur place était désolante. L’animal ne présentait pas vraiment de blessures apparentes mais avait été renversé et était sans doute mort sur le coup. Il s’agissait d’un grand kangourou, une femelle, une femelle avec une poche, une poche qui bougeait !! Et oui, il y avait encore de la vie !
Nous avons entrouvert la poche et aperçu un joey tout jeune, encore rose et sans trop de pelage. La théorie devenait réalité ! Maintenant que faire !?
Nous avons appelé un refuge de la région, car nous étions maintenant à plusieurs jours de route du refuge précédent. La bénévole nous expliqua au téléphone qu’il n’y avait pas de refuge proche de cette zone et nous étions déjà en fin d’après-midi. Il fallait donc l’amener au cabinet vétérinaire le plus proche. ll se trouvait à une heure de route, heureusement dans le sens de notre itinéraire. Nous avons appelé le cabinet en question, qui nous a confirmé qu’il pouvait prendre en charge le petit mais qu’il fermait dans une heure et quart. Il n’y avait donc pas de temps à perdre !
La bénévole nous a expliqué qu’il fallait extraire le joey de sa poche, et ce en douceur pour ne pas trop le stresser. Il fallait également couper la tétine de sa mère pour la maintenir dans sa bouche afin d’éviter qu’il ne l’avale, puis, le garder au chaud et dans le noir, enveloppé dans une couverture. Mais avant cela, nous devions l’extraire et c’était beaucoup plus facile à dire qu’à faire. La poche avait perdu son élasticité et il fallait couper pour agrandir l’ouverture. Pas de chirurgien dans les parages, il fallait couper nous-mêmes !
Nous avons dû faire avec les moyens du bord ; des ciseaux d’écolier, des torchons et beaucoup d’audace ! En maintenant ma main au-dessous des lames de ciseaux, je coupais en faisant très attention. La peau était épaisse, il fallait un peu forcer, un sentiment très désagréable ! Mais une vie était en jeu ! Heureusement, pas de sang mais la découverte d’un petit joey rosé et franchement adorable.
Avec le petit enveloppé dans des torchons, nous voilà en route. Nous avons encore du mal à réaliser ce que nous avons fait. Des dizaines d’émotions différentes traversent nos esprits : joie, fierté, inquiétude, adrénaline… Mon amie conduit et moi je ne peux décrocher mes yeux de cette petite créature fragile, qui s’avère être une petite femelle. Nous l’avons nommée Rose car c’était la première couleur qui apparaissait dans la poche de sa mère et nous cherchions un prénom Français. Elle a de grands yeux noirs, ne semble pas trop stressée. Mais elle s’agite par phases et cherche la tétine de sa mère, dont mon petit doigt fera office pendant la durée du trajet.
Arrivées chez le vétérinaire et après une rapide auscultation, nous apprenons qu’elle semble en parfaite santé. Elle sera confiée à un bénévole local expérimenté puis à un refuge. Elle vivra et sera un jour relâchée dans la Nature !
Quel bonheur ! Ce jour reste un de mes plus beaux souvenirs de voyage et de vie. Le jour où deux voyageuses Françaises en road-trip, Diane et Loriane, ont sauvé un kangourou.
Les kangourous sont-ils protégés en Australie?
Les kangourous, comme toute la faune sauvage d’Australie, bénéficient d’un statut de protection. Celui-ci punit d’amendes et/ou peine d’emprisonnement quiconque qui capturerait, blesserait ou tuerait un kangourou, selon les circonstances.
Pourtant, cet animal emblématique de l’Australie, est considéré par certains Australiens comme nuisible. Les agriculteurs les accusent de détruire leurs barrières. Egalement de concurrencer leur bétail pour les ressources en eau et nourriture sur les plaines. Les habitants des campagnes les considèrent comme un danger routier.
Pour ces raisons, le gouvernement Australien autorise l’abattage de 1,6 million de kangourous par an. Ces abattages cachent également un intérêt capitaliste car leur viande et peau sont commercialisés, contribuant ainsi à l’économie. Les défenseurs des animaux questionnent les motifs et méthodes d’abattage. Chacun en pensera ce qu’il veut. Cependant, il faut garder à l’esprit que les espèces animales ne font que s’adapter à leur environnement pour survivre. L’augmentation de la population Australienne, la construction de résidences, routes etc leur est également nuisible.